Par Lise Bouchard
J’arrive au Carré 150, un peu fébrile, sans attente particulière. Oups! Peut-être une seule, celle d’être surprise et étonnée de ce que me réserve cette exposition qui allie recherche, exploration, expérimentation de la matière et des sens. Un dialogue entre l’artiste, le fondeur d’art et la matière.
Tout un privilège que de pénétrer dans le monde de la création, dans un lieu aussi magnifique que le Centre d’art Jacques-et-Michel-Auger, et celui du Carré 150. Dès mon arrivée, je suis ébahie devant ce magnifique Jordi Bonet. Ce virtuose de la murale nous accueille à bras ouverts : L’Homme Soleil. Magnifique travail où la nature humaine et artistique est célébrée. Jordi Bonet clamait haut et fort l’art public pour tous, et je suis bien honorée d’en apprécier l’effet.
Je continue mon périple à travers les œuvres étonnantes, et même parfois déroutantes. J’entre, je me questionne, j’explore, je découvre des figures étranges qui interrogent mes sens, mes perceptions. J’ai un coup de cœur pour cette magnifique sculpture hybride qui confond nature humaine, nature tout court et monde animal. Je suis subjuguée par tant d’audace et de créativité, tous mes sens sont en émoi.
Je découvre des artistes qui m’étaient inconnus jusqu’à ce jour, et qui nous entraînent dans un monde imaginaire où le surréalisme et l’ambiguïté sont à leur paroxysme.
L’excellente présentation de la commissaire Émilie Granjon m’imprègne de toute la subtilité d’émotion que peut susciter une telle rencontre. Bref, j’ai adoré me retrouver dans leur univers. J’ai découvert une allégorie où l’interprétation, les sens, l’imaginaire et l’empreinte de la nature humaine sont à la fois alliés et créent un face à face qui nous permet de « déjouer nos sens pour mieux voir ».
Une très belle visite au Carré 150 pour l’exposition « Déjouer les sens – la fonderie d’art actuel dans tous ses états ». Profitez-en pour aller faire un tour, l'exposition sera présentée jusqu'au 16 décembre 2017.